Sur Alger, le chaabi est arrivé au début du XXe siècle, comme une révolution dans le paysage artistique. Mais il s’est vite construit des limites, que d’autres sont encore venus déconstruire pour aller plus loin.
En effet, le chaabi est considéré comme une chanson traditionnelle, qu’on écoute en famille. Mais autrefois, c’était une révolution dans le panorama de l’andalous, du Madih et du aâroubi.
Ceux qui sont à l’origine du chaâbi, sont des révolutionnaires de l’art et de la chanson moderne, qui se revendiquaient de l’humain et exprimaient la souffrance d’une population et la douleur d’une jeunesse.
La première vague est restée dans les limites de la qaçida, politiquement correcte, sans instruments.
La deuxième vague a introduit les instruments de base : C’est seulement en 1926 que Hadj M’hamed al-Anka a introduit la derbouka, qui était interdite par les anciens qui se limitaient au guellal et au bendir. Puis est venue la guitare, ensuite le banjo (guitare et ténor), ney (flûte en roseau), qanûn, le violon et le piano, d’abord timidement, ensuite de plus en plus présent avec l’arrivée du virtuose Mustapha Skandrani. Et enfin le mandole dont al-Hadj a modifié la caisse pour amplifier les sons.
Dans la troisième vague, on trouve Dahmane, qui a actualisé les paroles et les a adapté à l’émigration.
Alors que hadj Mrizek va exporter le chaabi en dehors d’Alger, en organisant des galas à Cherchell ou encore dans la vallée du Mzab.a
Il y a aussi l’arrivée de la télévision avec les premiers enregistrements qui vont introduire la chanson dans les foyers, et l’apparition de la cassette qui contribue à la vulgarisation.
Dans la quatrième vague, Guerouabi a été un tournant décisif dans la chanson chaabi. Il devance la qaçida par la chansonnette que les jeunes apprécient déjà dans la chanson française, égyptienne et libannaise. Il leur donne plein de petites chansons que Al-Anka va condamner, comme « Allo, allo ». Il chante aussi l’amour « Zoudj h’mamat »…
Ce genre, avec l’aide de Mahboub Bati, va être tellement modifié que les anciens le renient et lui refusent l’appellation chaabi. Ce sera du chaabi moderne (aaçri) : al-Bareh de Guerouabi, Rah al-ghali de Boudjemaa al-Ankiss, Mali hadja de Amar Ezahi, Nesthel al-kiyya de Amar el-Achab. Il y a aussi Abdelkader Chaou avec Djah rabbi ya jirani et même les femmes comme Saloua avec Ma tehelflich.
Mais les dépassements n’en finissent pas dans le chaabi. Le dernier en date est l’intervention de la voix féminine.
Sidi Abderrahmane n’a rien à voir avec la Rahmaniya qui est une tariqa soufie khalwatiya fondée au 18e siècle par Sidi M’hamed, originaire de Boughni sur les hauteurs de Jurjura, il a deux zaouïas-mère l’une en Kabylie l’autre à al-Hamma. Il l’a appelée ainsi, peut-être parce que son père se prénommait Aderrahmane.
Sidi adderrahmane se trouve à la Casbah. Il est originaire de la basse Kabylie, plus précisément des Essers ou Yesser, de Lakhdaria (Ex-Palestero), dans la wilaya de Boumerdès, à mi-chemin entre Alger et la haute Kabylie. Il est de la tribu des Thaâlba, et la légende raconte qu’il s’appelle ainsi parce qu’il aurait été allaité par une renarde (thaaluba).
Il s’appelle Bouzid Abderrahmane Ben Makhlouf (1384 –1471), plus connu par Sidi Abderrahmane ath-Thaalibi ou encore Abderrahmane babana (notre père).
Alger, étant en son temps une ville moyenne, ne lui permet pas de satisfaire pleinement sa quête de savoir. A l'âge de seize ans, il se rend à Béjaïa, alors ville de grand savoir que Sidi Boumédienne, deux siècles plus tôt, a érigée en ville universitaire. Puis il part à Tunis, au Caire et à la Mecque. Sur le chemin du retour il repasse par Tunis, et acquiert un certain nombre de parchemins. Sa quête du savoir aura duré 20 ans et le transport des écrits amassé a nécessité 250 mulets.
Penseur et théologien musulman, il a côtoyé les plus grands docteurs de son temps comme Abu Zayd al-Waghlissi, Abu Kassem al-M’shadalî, Abi Kassem al-Boughzalî, Mohamed ibn Khalf al-Oubay, et d’autres durant ses nombreux voyages en Orient.
De retour en 1414, il s’installe à Alger, où on lui confie la magistrature suprême de la ville (Cadi).
Il n’est pas fondateur d’une Tariqa, comme c’est le cas de Sidi-M’hamed, mais ceci n’enlève rien à sa grandeur et à son impact sur l’histoire d’Alger. Il est le fondateur de l’école Thaalibiya, où divers enseignements étaient prodigués (histoire, littérature, soufisme, doctrines, interprétation du Coran…). Pierre Boyer, raconte que ce pédagogue était capable de faire la classe à mille garçons le matin et à mille filles le soir.
Il est l’auteur de plus de 90 ouvrages dont les savants « Commentaires du Coran », « Les bons joyaux dans l’interprétation », « Les lumières éclairantes dans l’union de la Loi et de la Vérité », « Les jardins des Saints », « Des vérités sur le soufisme » et « Les nobles sciences dans l’observation des états de l’autre monde ».
Dans sa qobbâ, il a été inhumé en 1471. La gracieuse mosquée à l’architecture locale a été érigée tout autour en 1696, avec un haut minaret carré, reconnaissable à sa quadruple rangée d'arcatures encadrées de bandeaux de faïences.
Le lieu de Sidi Abderrahmane est toujours actif et fortement visité. Une cérémonie connue sous le nom de Mawloudyate dont l’origine remonte au xviie siècle est encore célébrée. Elle consiste en la récitation de poèmes religieux chantés dans le style des mouachahate la veille du Mouloud. Les poèmes chantés remontent au xviie siècle.
La chanson de Sidi Taalbi babana a été chantée Nassima, Meskoud, et en ancienne version par Hadj M’hamed al-anka.
« al-Machreq est le pays des prophètes (anbiyya’) et al-Maghreb est le pays des awliyah ». (المشرق بلاد الأنبياء والمغرب بلاد الأولياء)
Un wali,un M’rabet, un Taleb, un chaykh, ou un saint même si cette appellation ne se veut pas adoptée par notre langage parce que seul Dieu bénéficie de ce qualifiant (çifa), est un proche de Dieu. Wali allah est un terme qui se classe dans le répertoire cultuel. Il désigne un individu qui ne cherche rien pour lui-même, mais se rapproche de la perfection (al-kamal) aux yeux de Dieu, même si certains passent pour des fous aux yeux des hommes. Je ne traiterai pas ici la dimension soufie, mais seulement la dimension cultuelle.
Il n’y a pas de recette pour devenir un wali allah, certains réalisent des miracles, surtout dans l’imaginaire social. Mais c’est dans tous les cas, les gens qui étudient beaucoup, travaillent beaucoup et aident les autres au détriment de leur personne. Et les autres le leur rendent bien, ils les respectent, les écoutent, les consultent et ne dérogent pas à leur conseillent. Cette confiance peut même passer au-delà du temps. C’est ainsi que des siècles plus tard, on leur construit encore des mausolées et on continue de les consulter. Ce n’est pas par obligation qu’on rend visite à un wali allah, c’est par besoin et un sentiment de sécurité.
Sidi M’hamed ben Abderrahmane (1720-1793) a eu une vie mouvementée, pleine de savoir et d’adeptes, avec plusieurs années passées à l’extérieur du pays. Il a étudiait en Egypte puis il est parti dans plusieurs pays enseigner sa doctrine avant de revenir en Algérie.
Il a fondé la tariqa Rahmaniya Khalwatiya dite Tarahmanith et installé sa zaouïa dans la localité d’Ath Smail dans les montagnes de Jurjura, au dessus de Boghni. Mais devant le nombre grandissant des adeptes, il est venu à Alger et s’est installé à l’Est d’Alger, dans un endroit qui s’appellera Belcourt puis Hamma-Belouizdad.
Le nombre de ses adeptes a dépassé de loin tous ceux des autres tariqas, 80% des Algériens et 100% de la Kabylie.
Sentant la mort proche, il demande à repartir au village et rend l’âme à Ath Smail. On raconte que les adeptes d’Alger ont volé le corps dans la nuit et sont venus l’enterrer dans la zaouïa d Alger. Le lendemain, sa famille vérifie et trouve le corps encore dans la tombe d’Ath-Smail.
C’est ainsi que les uns et les autres sont persuadés d’avoir leur maitre avec eux. Et lui a deux tombes.
Dans l’histoire, la notion de deux tombes est assez répandue. Même si on ne le dit pas suffisamment, Ali ben Abi Taleb, pour ne citer que lui, a deux tombes : Selon une tradition afghane, il serait enterré dans la ville de Mazâr Charîf où son mausolée est visible sur l'esplanade de la Mosquée bleue. Alors que la majorité des chiites considèrent qu'il est enterré dans le mausolée de Nadjaf, dans l'actuel Irak, une ville qui a été d’ailleurs fortement endommagée lors des dernières attaques, en 2003.
Bien sûr, le profane peine à y croire, le rationaliste aussi, le radicaliste encore plus. Mais si on veut rester proches de ceux qui ont tout donner pour conserver la culture de cette terre et la protéger de l’oubli, il faut laisser le culte dans son contexte légendaire et mythologique et laisser le miracle opérer.
سيدي أمحمد بو قبرين
يقال أن "المشرق هي بلاد الأنبياء والمغرب بلاد الأولياء".
الولي أو لَمْرابط أو الطالب أو الشيخ أو قد يسمى القديس حتى إن كان هذا اللفظ غير مقبول في لغتنا لأن القداسة من صفات الله وحده، فالولي يبقى قريبا من الله. نقصد بعبارة "ولي الله" شخصًا لا يطلب شيئًا لنفسه ولكنه يقترب من الكمال (الكمال) لقربه من الله، حتى لو كان البعض منهم يبدو في أعين الناس على شكل المجنون أو الأحمق. ولن أعالج هنا الجانب الصوفي بل فقط البعد العقائدي.
لا توجد وصفة للوصول إلى مرتبة الولي. البعض منهم قد يحقق المعجزات لكن هذا نتاج المخيال الشعبي وليس هدفهم. الولي هو فقط من درس الدين كثيرًا، ويعمل كثيرًا ويساعد الآخرين على حساب نفسه. وهذا ما يأخذه الناس بعين الاعتبار ويردون مثله حيث أن الكل يحترم الأولياء، يستمعون إليهم، يشاورونهم ولا يتخلوا عن نصائحهم. وقد تتعدى هذه الثقة حدود الزمن فتبنى لهم مقامات وأضرحة وتزار حتى بعد قرون. إن زيارة الولي ليست في سجل الواجبات بل هي حاجة وشعور بالاطمئنان.
عاش سيدي أمحمد بن عبد الرحمان (1720-1793) حياة مليئة بالعلم مع العديد من الأتباع. بعد قضاء عدة سنوات خارج البلاد، حيث درس في مصر و زار العديد من الدول لتلقين علمه، عاد إلى الجزائر.
استقر في آث اسماعيل قرب بوغني بقريته الأصلية وأسس الطريقة الخلواتية الرحمانية "ثارحمانيث" ببناء زاوية متواضعة. لكن توافد الأتباع من كل مكان جعله يؤسس زاوية أخرى في شرق الجزائر ما سيسمى الحامة بلوزداد فيما بعد أي بيلكور.
لقد تجاوز عدد أتباعه كل الطرق الأخرى، 100٪ في بلاد القبائل و80٪ من كل أرجاء الوطن.
لما شعر بأن النهاية اقتربت، أراد العودة إلى القرية أين أخذ الله أمانته. بعد الدفن، يقال إن أتباع العاصمة سرقوا الجثمان وفروا هاربين، ما جعل سكان آث اسماعيل يشكون ففتحوا القبر. لكن وجدوا جثة الشيخ على حالها. هكذا صار له قبرين، واحد في الزاوية الأصل بقريته وآخر في زاوية الحامة.
إن مفهوم "بوقبرين" منتشر في التاريخ، حتى إذا لا يخصص له ما يستحق من الأهمية والاعتبار. إن لسيدنا علي بن أبي طالب قبرين: واحد في أفغانستان في مدينة مزار الشريف حيث يمكن رؤية ضريحه في ساحة المسجد الأزرق. في حين أن أغلبية الشيعة يزورون ضريح النجف بالعراق. وقد تضررت هذه المدينة من هجمات 2003.
إن عمق المسألة لا يمكن لشخص عادي أن يتمكن منها. كما يرفضها العقلاني وينبذها المتطرف أيضًا. لكن إذا أردنا أن نبقى على إيمان بقضية أولئك الذين قدموا حياتهم للحفاظ على ثقافة أجدادنا وحمايتها من النسيان، واجب علينا أن نترك للمعجزة مكان في أساطيرنا التأسيسية، فهي لها حق علينا.
L’Ahellil a été classé en 2008, sur la liste représentative. En vérité, ce classement a eu lieu en 2005 comme chef d’œuvre de l’humanité, au même titre que plusieurs autres éléments du monde, car la répartition par listes n’était pas encore distincte. Le contenu du dossier n’avait pas non plus l’importance technique qu’il revêt aujourd’hui.
En 2008, ce sont 90 pratiques déjà classées comme chefs-d'œuvre de l’humanité de 2003 à 2007 qui ont été transférées sur la liste représentative. Puis de 2009 à 2014, 224 autres chefs-d’œuvre sont venus la compléter.
C’est ainsi que l’Ahellil avec juste quelques photos a été classé. Au même titre, on trouve « L’art des Akyn, conteurs épiques Kirghiz » du Kirghizistan proclamé en 2003 comme chef-d’œuvre de l’humanité, « El Güegüense » du Nicaragua proclamé en 2005, « L’art des Meddah, conteurs publics » de Turquie proclamé en 2003, « L’épopée Al-Sirah al-Hilaliyyah » d’Egypte proclamée en 2003 et d’autres.
Aujourd’hui, le classement pour la sauvegarde internationale du PCI s’organise autour de 3 types de listes : la Liste représentative, la Liste nécessitant une sauvegarde urgente et le Registre des meilleures pratiques de sauvegarde, avec des conditions de dépôt très précises.
Le classement de l’Ahellil est le résultat d’un travail de longue haleine. L’inquiétude sur l’état de santé artistique de ce chant a commencé dans les années 70 lorsque Mouloud Mammeri l’a découvert à proximité de Timimoun dans la wilaya d’Adrar, précisément dans l’oasis de Charouine. Quelques personnes à peine chantaient encore cet air particulier dans des paroles zénètes, dans des fêtes, des rituels ou des soirées organisées ou improvisées qui duraient toutes la nuit avec du Baroud.
Depuis l’inscription, plusieurs groupes se sont constitués et l’Ahellil de renommée internationale se porte bien.
شروط تسجيل الأهليل على قائمة روائع الإنسانية
الأهليل : تم تصنيفه في 2008 على القائمة التمثيلية لليونسكو. إلا أن هذا التصنيف قد تم في الواقع في 2005، وكان آنذاك على "قائمة روائع الإنسانية"، مثله مثل العديد من عناصر أخرى في العالم، لأن التوزيع حسب القوائم لم يكن محكما بعد، شأنه شأن محتوى ملف التصنيف الذي أصبح مع مرور الزمن ذا أهمية تقنية كبرى.
في عام 2008، تم نقل 90 ممارسة من قائمة روائع الإنسانية إلى القائمة التمثيلية، كانت قد صنفت بين 2003 و2007. ثم من 2009 إلى 2014، 224 ممارسة أخرى أضيفت إليها.
في هذه الظروف تم تصنيف الأهليل بتقديم تعريف بسيط وعدد قليل من الصور. هكذا نجد "فن آكين (Akyn) من رواة القصص الكرغيزية " من كيرغيزستان الذي صنف عام 2003 من روائع الإنسانية، و "الغيغانس (El Güegüense)" من نيكاراغوا الذي صنف في 2005، و"فن المداحين والرواة العموميون لتركيا الذي صنف في 2003، و"ملحمة السيرة الهلالية" لمصر التي صنفت في 2003 وغير ذلك.إن التصنيف الدولي للتراث الثقافي غير المادي من أجل حمايته يتم اليوم على 3 أشكال من القوائم: القائمة التمثيلية وقائمة الحماية المستعجلة وسجل أفضل الممارسات، ولكل منها شروط إيداع دقيقة للغاية.تصنيف الأهليل كان نتيجة جهد كبير وطويل المدى. بدأ الاهتمام بالصحة الفنية لهذا النوع من المغنى في السبعينيات عندما اكتشف مولود معمري وجودها، بالقرب من تيميمون، بالضبط في واحة شاروين، في ولاية أدرار. وكان لم يبقى ممن يجيد هذه النغمة بكلمات الزناتية إلا قليل من الناس، يظهرون في الطقوس أو الحفلات أو الأمسيات منظمة كانت أو مرتجلة، ويستمر الغنى طوال الليل مع لعبة البارود.منذ التسجيل، أّنشِأ العديد من المجموعات والأجواق وأصبح الأهليل بشهرته الدولية في صحة جيدة.
Ouiza Gallèze
Cet élément a été classé sous l’intitulé : « Le pèlerinage annuel au mausolée de Sidi ‘Abd el-Qader Ben Mohammed dit Sidi Cheikh ». Il met en exergue la visite que des communautés soufies nomades et sédentaires effectuent au mausolée du maitre soufi Sidi abdelkader plus connu sous le nom de « Sidi Cheikh », nom attribué par la suite à la localité où il a jadis habité. L’événement dure 3 jours, à partir du dernier jeudi de juin. C’est un rituel religieux accompagné de manifestations festives et commerciales.
Au niveau religieux, ce pèlerinage renouvelle les liens et les alliances au sein de la tariqa soufie et assure la paix et la stabilité entre les communautés. A travers les siècles, il a permis de mieux faire connaitre le soufisme, en faisant la promotion de ses valeurs communautaires telles que l’hospitalité et les pratiques collectives.
Ce film, qui reste très court par rapport à l’événement, montre la diversité, les échanges, le partage, le vivre ensemble. Dans l’enceinte du bâtiment se déroule, de la prière du soir jusqu’à celle de l’aube, les rituels religieux comme la prière de groupe, la lecture de la Fatiha et la récitation en chœur du Coran, dite par les anciens adeptes et suivie par les nouveaux apprenants. En périphérie, on trouve des festivités profanes comme les jeux d’escrime, des compétitions équestres, des danses et des échanges commerciaux.
La fantasia mobilise plus de 300 cavaliers de différentes communautés. L’année qui a suivi le classement, a vu le nombre des participants doubler. Nécessitant de grands espaces pour se déployer, les autorités locales se sont dépêchées de dégager d’autres terrains.
Aujourd’hui, la société est beaucoup moins nomades et les gens n’empruntent plus de caravanes, mais les festivités du Rakb sont encore attendues et convoitées. C’est un modèle du patrimoine culturel immatériel que les communautés devraient continuer à encourager et les autorités à promouvoir et accompagner sans l’impacter, le figer ou le changer.
ركب سيدي الشيخ
تم تصنيف هذا العنصر تحت عنوان: "الزيارة السنوية إلى ضريح سيدي عبد القادر بن محمد المعروف بسيدي الشيخ". وهو يلقي الضوء على الزيارة التي يقوم بها رجال الصوفية، الرحالة منهم والمستقرون، إلى ضريح الشيخ الصوفي سيدي عبد القادر المعروف باسم "سيدي الشيخ"، والذي نُسبت له بعد ذلك المنطقة التي عاش فيها. تستمر الزيارة 3 أيام، ابتداء من آخر خميس شهر جوان (يونيو). فيها طقوس دينية مصحوبة باحتفالات ومعارض تجارية.
على الصعيد الديني، يجدد هذا الحدث العلاقات بين أعضاء الطريقة الصوفية ويضمن السلام والاستقرار بين المجموعات. على مر القرون، حسنت الزيارة الإحساس بالوعي الصوفي بتعزيز قيم مجموعاته مثل الضيافة والممارسات الجماعية.
يكشف هذا الفيلم القصير عن بعض مظاهر التنوع والتبادل والشراكة والعيش معًا. تُنَظّم الطقوس الدينية داخل المبنى، منذ صلاة العشاء إلى غاية الفجر، مثل الصلاة الجماعية وقراءة الفاتحة والتلاوة الجماعية للقرآن من قبل الكبار بحضور المريدين الجدد. في الخارج وفي الضواحي المبنى، نجد احتفالات متعددة مثل ألعاب المبارزة ومسابقات الخيل والرقصات والتبادلات التجارية.
تجمع الفانتازيا أكثر من 300 متسابق قادمين من شتى النواحي. وقد شهدت السنة التي عاقبت التسجيل على قوائم اليونسكو مضاعفة هذا العدد. ما دفع بالسلطات المحلية إلى مضاعفة مساحات المسابقات.
ندرك أن مجتمع اليوم أقل بداوة ولا يتنقل بالقوافل، ولكن احتفالات "ركب سيد الشيخ" لا تزال موجودة يتوافد إليها الزوار. هذا النوع من التراث الثقافي غير المادي يجب أن يستمر، تواصل المجتمعات في تشجيعه وتواصل السلطات في تعزيزه ودعمه دون أن تحاول التأثير عليه أو تجميده أو تغييره.
Parmi les richesses d’Ath-Yenni, « acigha na-l-fetta » (les bijoux d’argent), plus anciennement connu sous le nom amazigh de « azraf », une appellation peu utilisée de nos jours.
Ath Yenni ou Beni Yenni est une commune rurale située dans le massif de Kabylie, à 35 km de Tizi-Ouzou et 135 km à l'Est d'Alger, d’une Daira composé de Ath-Yenni, Iboudraren et Yatafen . Ses reliefs sont formés d'une succession de collines au piémont de la chaîne du Djurdjura, visible de tous les villages environnants. Ses villages sont reconnus pour leurs bijoux d’argent massif, d’une finesse non comparable.
Le bijoutier de l’argent, qu'on appelle "Ahaddad", signifie « le forgeron ». Son art représente une identité artistique et une marque de reconnaissance déposée. Mais l’appellation appropriée est «asekkak», non utilisée de nos jours.
Certes, le métier de bijoutier-argentier dépasse Ath Yenni, vers les Ath-Smaïl, Ath Larbaa, Taourirt Mimoun et autres. On trouve aussi des « argentiers » dans la région des chaouias et dans le sud, parvenant jusqu’aux pays africains passant par les Touareg, ainsi que certaines villes du Maroc et de Tunisie et même dans le Sud de l’Europe. Mais le style des Ath Yenni et des villages environnants est singulier, caractérisé par les couleurs utilisées avec éclat, la précision et la symbolique sociale. En plus, ce petit village a réuni avant les années de detresse de 1990, plus de 400 bijoutiers qui livraient dans le monde entier. Il n’en reste plus que 10% de ces artisans.
Les bijoutiers travaillent seuls, ou par petits groupes généralement de la même famille, transmettant le métier, par un apprentissage traditionnel, de pères en fils. On y trouvent aussi des femmes.
On ne sait pas exactement quand ce savoir-faire est parvenu aux Ath-Yenni. Plusieurs théories se battent sur la date de naissance et la paternité de cet art. Mais les techniques de fonte et de moulage de l’argent, courantes dans toute l’Afrique du Nord, remontent à l’antiquité. Leurs gestes n’ont pas tellement évolué. La fabrication reste le plus souvent traditionnelle, les articles sont confectionnés au moyen d’une minuscule enclume alors que la technique de l’émaillage est réalisé en prenant soin de délimiter les parties à teindre, en y soudant des fils en argent.
Les premiers bijoux étaient de couleur argent ou avec juste des bouts de corail rouge. L’émaillage coloré en bleu,vert et jaune est venu plus tard. Par le passé, après la fabrication du bijou, les sculptures étaient réalisées par un armurier, qui sculptait par ailleurs les crosses des fusils.
Le bijou est une expression de joie. On le porte pour plusieurs événements. Il n’y a pas d’âge pour commencer à le porter. Les filles reçoivent leurs premières boucles d’oreilles dès la naissance, au septième jour. Même si certaines mamans préfèrent attendre la floraison ; et la mariée se pare de bijoux éclatants de toutes les couleurs du prinemps.
L'argent protège aussi : aux langes de bébés sont accrochés de petits objets d’argent pour le protéger du mauvais oeil. Dans le henné de la mariée, on met une bague ou une pièce d'argent, pour la circoncision du garçon aussi, car dans l'imaginaire social, la pureté est associée à l'argent. Par exemple, durant toute la fête de circoncision ou de mariage du fils, la mère accroche un bracelet à son foulard ou place une fibule sur son front, pour protéger la cérémonie des forces du mal. C’est aussi un signe de bénédiction, certains garçons portent une boucle d'oreille ('ayyacha/faire vivre), pour les protéger. Cela signifie que sa mère a perdu des enfants avant lui.
Pour lutter contre la grande bourgeoisie qui lui préfère l’or, juste pour une question de prix, et contre la mondialisation où les nouvelles générations préfèrent les bijoux fantaisie pour changer souvent ou les bijoux éphémères, présentant même des copies conformes de cette argenterie, les bijoutiers d’Ath-Yenni organisent « le salon du bijou d’argent d’Ath-Yenni » chaque premier week-end du mois d’aout. C’est un salon qu’il faut encourager pour sauver ces œuvres d’art, les empécher de sombrer dans l’oubli et les protéger de la contrefaçon.
La calligraphie est un art qui peut se traduire dans plusieurs langues, et peut être comprise comme une langue universelle, malgré les différences.
La calligraphie arabe se définit comme la forme scripturaire la plus ancienne de la langue arabe. Les plus anciens héritages d’écriture viennent du Hijaz (terre d’Arabie) quelques temps avant l’arrivée de l’islam. Elle s’enrichit avec les premiers manuscrits du Coran. Il s'agit d'une écriture simple angulée ou cursive, où les notations et déclinaisons des voyelles courtes sont peu ou pas indiquées. Puis elle se développe rapidement notamment avec la propagation de l’Islam, la diffusion du Coran et même d’autres types de livres dans les pays islamisés.
Elle prend aussi une valeur symbolique et s’imprègne de l’esprit soufi qu’elle conquiert et s’y impose comme une vision du monde : al-Houroufiya qui trouve dans les lettres de l’alphabet tous les secrets de l’univers. Ce terme ne doit toutefois pas être confondu avec les houroufis, soit les calligraphes qui font des lettres un outil simplement esthétique. C’est un tout autre sens.
La calligraphie a atteint son apogée à l’époque abbasside à Baghdad. Comme elle s’est répandue dans toutes les contrées musulmanes et chaque pays va créer son propre style et sa propre école donnant ainsi lieu à plusieurs formes calligraphiques.
Deux tendances principales d’écritures vont émerger : al-Koufi et al-Naskhi. En Afrique du Nord, l’Algérie compris, se développe al-khat al-maghribi (la calligraphie du Maghreb). Alors qu’à l’Est, l’écriture influencera la miniature, un art qui va d’ailleurs séduire beaucoup d’artistes algériens.
La calligraphie est d’abord un moyen d’écriture et d’expression stylée et soignée. Toutes les grandes choses sont écrites par des calligraphes. Le coran imprimé, vendu dans toutes les librairies d’Algérie depuis près d’un demi-siècle, a été calligraphié par Mohamed Bensaid Cherifi. Toutes les lettres officielles, que les présidents algériens qui se sont succédés ont envoyées à d’autres présidents du monde, ont été rédigées par Abdelhamid Skander. Tous les documents officiels, cartes d’identité et passeports sont un travail de calligraphes.
Mais avec le développement technologique donnant aux machines le pouvoir de reproduire n’importe quelle police d’écriture, la calligraphie se réduit de plus en plus à un simple art graphique ou un don artistique. Ce qui réduit le fossé entre calligraphes et houroufis mais met en danger la vraie raison d’être du calligraphe.
Un poète dit :
Un quart de l’écriture est dans la noirceur de son encre,
Un autre quart, dans la fabrication de l’ouvrage,
Un quart dans un calame bien taillé,
Enfin, en quatrième principe, s’érige le papier.
Voici des photos de quelques grands calligraphes algériens de renommée internationale.
فن الخط العربي
فن الخط موجود في عدة لغات، حتى أنه يمكن اعتباره لغة عالمية، لبساطة التواصل به، على الرغم من الاختلافات بين اللغات.
للخط العربي أشكال قديمة سبقت الإسلام بقليل، حيث أن أقدم أساليب الكتابة كانت في بلاد الحجاز. لقد برز مع المخطوطات الأولى للقرآن، وكانت النصوص الأولى بسيطة غير منقطة.
ثم بدأ ينمو بسرعة مع انتشار الإسلام، إذ كثر طلب كتب النص القرآني وكتب أخرى في الدول الإسلامية.
كما أخذ الحديث عن الحروف قيمة رمزية تشبعت بالروح الصوفية، حيث ظهرت المدارس الحروفية التي تجد في الأبجدية كل أسرار الكون. لكن يجب أن نميز بين الحروفية في التصوف والخطاطين الحروفيين الذين جعلوا من الحروف مجرد أداة جمالية.
وصل الخط العربي ذروته خلال العصر العباسي في بغداد. انتشر حينها في جميع البلدان الإسلامية، إذ عملت كل دولة على تأسيس أسلوبها والمدارس الخاصة به في كل منها العديد من أشكال الخط.
في هذه التفرعات الهائلة ظهر اتجاهان رئيسيان للخط العربي: الخط الكوفي والخط النسخي. في شمال إفريقيا، بما في ذلك الجزائر، ظهر الخط المغربي. بينما أثر على فن المنمنمات في الشرق، ذلك الفن الذي أثار إعجاب العديد من الفنانين الجزائريين.
إلا أن الوظيفة الأولى لفن الخط يجب أن تكون التواصل أي كتابة نصوص حقيقية ذات غرض بخط أنيق جلي للتعبير عن فكر وتوصيل رسالة. كل الأشياء العظيمة كتبت بيد الخطاطين. القرآن المطبوع، الذي يباع في جميع المكتبات الجزائرية منذ قرابة نصف قرن، تمت كتابته على يد محمد بن سعيد شريفي. جميع الرسائل الرسمية، التي بعثها الرؤساء الجزائريون الذين تعاقبوا على الحكم إلى رؤساء آخرين في العالم، كتبها عبد الحميد اسكندر. كل البطاقات الوطنية وجوازات السفر والأوراق الرسمية الأخرى كانت بيد الخطاطين.
لكن التطور التكنولوجي الذي مكّن الآلة من نسخ أي خط يدوي قلّل من قيمة شأن الخط أكثر فأكثر، حتى صار موهبة فنية أو مجرد مادة تُدرّس في مدارس الفنون الجميلة. هذا ما يُضيّق الفجوة بين الخطاطين والحروفيين لكنه يُعرّض فن الخط للخطر ويُقلل من شأن الخطاط والسبب الحقيقي لوجوده.
يقول الشاعر:
ربع الكتابة في سواد مدادها **** والربع في صنع الكتاب
وربع في قلم تسوي بريه **** وعلى الكواغد رابع الأسباب
هذه صور بعض الخطاطين الجزائريين ذوي السمعة العالمية. وغيرهم الكثير.
Le chanteur Idir, monument de la chanson kabyle, est décédé dans la soirée du 2 mai, qu’il repose en paix.
« A vava inouva » est sa chanson la plus connue, jamais démodée, chantée dans une multitudes de langues. « Essendou » aussi. Deux berceuses qui ont adoucît notre enfance.
Mais s’il est vraiment poignant, c’est parce qu’il a chanté la condition de la femme kabyle, mieux que n’importe quel grand poète du monde. Presque aussi bien que Nouara.
« Ouh a watma » est une chanson en hommage à toutes les sœurs, toutes les femmes qui ont des frères. Pourquoi n’a-t-elle pas été mise en avant ? Parce que tous les frères –ou presque tous les frères – qui sont tels que les décrits la chanson, ne sont pas prêts de changer. « Ouh a watma » est l’expression de la douleur morale, de la misère de l’âme d’un être qui vient pour souffrir et, ne pouvant attendre un changement dans l’espoir d’un jour qui se lève, partira aussi dans la douleur.
« Oh, ma soeur, je vais te dire des mots qui te feront mal,
Personne n’a voulu de toi, on t’a craint le jour de ta naissance,
Tu es une bombe, si tu glisses, ils seront eclaboussés,
Celui qui est de ton côté désespère.
Ton droit est ecrasé, bouffé par tes frères,
tu as été vendue au rabais, le marché est conclu entre hommes,
La fête est finie, tu quittes la maison en deuil,
Celui qui est de ton côté désespère.
Le jour du mariage, la nuit te semble très longue,
Ils sont contents, ils t’envoient dans une maison qui n’est pas tienne,
Tu es obligée, ferme-la, laisse les autres parler,
Celui qui est de ton côté désespère.
Oh, ma sœur, ta condition fait de la peine,
Tu vas avoir des enfants, que tu élèveras dans la misère,
Car tu espères qu’ils seront plus chanceux,
On est de ton côté et on désespère.
إيدير فنان المرأة رحل
"آ فافا إينوفا" هي أكبر أغنيته اشتهر بها، أخرجها من أرشيفات أغاني الجدات وأعطى لها صبغة عالمية بموسيقى خلابة. فترجمت إلى العديد من اللغات. ثم أغنية "أسندو" جد مشهورة أيضا وإن لم تصل إلى مقام الأولى. أغنيتين اثنتين من التهويدات التي هزت طفولتنا.لكن إذا كان إيدير يؤثر فينا إلى هذا الحد حقا، فذلك لأنه غنى حالة المرأة القبلية المزرية، أفضل من أي شاعر عظيم في العالم. تقريبا كما فعلت "نوارة"."آه أوتما" (آه يا أختي) هي أعظم أغنية قبائلية وصفت حالة المرأة وبكت على جميع النساء وجميع أخوات الأخوة. لماذا لم يتم تسليط الضوء عليها؟ لأن كل الإخوة -أو جلهم تقريبًا -الذين تم وصفهم بالشعر، ليسوا مستعدين للتغيير."آه أوتما" تعبر عن آلام داخلي، وبؤس في التربية والعادات والروح، إنها معاناة أخت، التي لا تنتظر أي تغيير في حالتها، ولا أمل في النهوض يوم ما. فهي سيغادر يوم ما كما جاءت بآلامها.
Le musée de Lalla Fatma N’Soumer est situé dans la zaouïa qui a abrité les derniers jours de la révolutionnaire, une zaouïa de la Tariqa Rahmaniya qui a été transformée en musée d’interprétation pour cela même.
Un musée d’interprétation est un musée qui représente, par des mannequins, un itinéraire de vie ou des situations.
C’est un véritable joyau que détient la commune de Aïssaouia, à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Tablat, dans la wilaya de Médéa. Il peut devenir un lieu de pèlerinage, parce que tous les Algériens affectionnent Lalla Fatma. D’autant qu’il est situé à côté du cimetière où a été enterrée Lalla Fatma, dont la tombe continue d’être visitée, même si la dépouille a été transférée au cimetière d’al-Alia en 1994.
On y voit Lalla Fatma, Bou Baghla, la scène de son arrestation et sa fin tragique à 33 ans.
Ouiza Gallèze